G2B Annonce

« From Geometry to Biology » , ou De la géométrie à la biologie: “Tracking Harmful Arthropods across Continents.”, ou surveillance mondiale des insectes dangereux ou nuisibles

Nous souhaitons organiser en juin 2016 (9-11), à Quito, une réunion intercontinentale “ Sud-Sud-Nord ”, « From Geometry to Biology : tracking harmful arthropods across continents», dédiée à la surveillance mondiale des insectes dangereux ou nuisibles sur la base d’approches peu coûteuses, en particulier d’une discipline récente: la morphométrie géométrique.

La réunion est organisée conjointement par l’IRD et le CIEI, sous les auspices du SENESCYT et le support des Ambassades de France.

La réunion s’intéressera aux insectes vecteurs de maladies, nuisibles ou ravageurs. Parce qu’ils transmettent des parasites, des bactéries ou des virus, parce qu’ils détruisent des récoltes, ils sont responsables de graves souffrances humaines et de pertes économiques énormes.

La maladie de Chagas, par exemple, se transmet principalement par les punaises américaines. Selon des estimations récentes, son coût économique global dans le monde atteindrait 7 milliards USD par an, un coût qui dépasse celui des rotavirus (2 milliards $) ou du cancer du col utérin (4,7 $ milliards) (Lee et al., 2013, Lancet Infect Dis. 13,4). En Afrique, les mouches tsetse ont un impact économique dévastateur. Elles transmettent des trypanosomes à l’homme et au bétail dans des proportions telles que l’élevage d’animaux dans les zones infectées est devenu presque impossible. Parmi les maladies virales transmises par des arthropodes, la dengue ou le chikungunya sont d’autres exemples de fardeau économique. En 2012, en termes de morbidité et d’impact économique, le fardeau de la dengue était probablement plus important que celui du paludisme à l’échelle mondiale (Gübler, 2012, Am J Trop Med Hyg 86 (5): 743-744).

Des pertes économiques colossales sont dues aussi à d’autres sortes d’insectes, comme par exemple les mouches des fruits. Parmi elles, les Tephritidae sont particulièrement préoccupantes dans une grande partie de l’Asie et de l’Australie, où elles constituent une menace importante pour les ressources agricoles (Kitthawee & Dujardin, 2010, Zoologie 243-249). De plus, elles ont récemment atterri sur le continent africain, révélant leur caractère invasif.

Ces quelques exemples montrent combien les critères économiques à eux seuls apportent déjà de solides arguments pour donner plus d’attention aux insectes ou aux arthropodes, et accroitre les efforts visant à leur contrôle. Quelles que soient les techniques et stratégies de lutte et de surveillance, la nécessité d’une identification correcte des espèces est primordiale.

Au cours des quinze dernières années, l’approche géométrique en morphométrie s’est révélée être une technique de caractérisation au rapport coût/performance des plus intéressants. La morphométrie géométrique décrit les formes vivantes par leur géométrie. Cette discipline récente connaît actuellement un développement actif dans de nombreux domaines, y compris celui de sa propre standardisation. Il s’agit d’une approche “low cost”, de développement rapide, et qui, parce qu’elle travaille sur des images digitales, a le privilège de permettre un échange de données quasi instantané entre laboratoires du monde entier. Son application en entomologie médicale, vétérinaire et agricole est en plein essor (cfr. publications).

Le programme détaillé de la réunion se trouve ici.